( Librement inspiré de la Présentation de Jean Prieur, pages III à XVI du volume I ).
Pierre Monnier était un officier français de 23 ans. Il est mort au combat le vendredi 8 janvier 1915, sur le front de l’Argonne. Lorsqu’ils apprirent la nouvelle, ses parents furent bien sûr plongés dans un immense chagrin.
Cependant, quelque temps après cette mort, madame Monnier entendit très
distinctement la voix de son fils qui l’appelait, par trois fois. Bouleversée,
elle demanda :
- « C’est toi, Pierre ? »
- « Mais oui, Maman ! Ne crains rien, je suis vivant ! »
La phrase « Je suis vivant » a beaucoup de sens ici : la famille
de Pierre Monnier avait une vive foi protestante ; or pour « l’orthodoxie
» protestante ( ou catholique d’ailleurs ), quelqu’un qui
meurt « s’endort en Dieu » et « ne se réveillera
» que pour le Jour du Jugement dernier, lors de la Résurrection
des corps. La phrase « Je suis vivant » vient rectifier ce point
de dogme ; Pierre dit, et dira, en quelque sorte à sa mère : «
Tu vois, en ce moment, maintenant, je suis le même, je suis conscient,
je me souviens de toi, je peux communiquer avec toi. « Les morts »,
« les disparus », sont « vivants » quelque part, ils
ne dorment pas. Ils peuvent être « en communion » avec vous
; et vous, restés sur la terre, devez être en communion avec nous
». Tout au long de ses messages à sa mère, Pierre parlera
ainsi de « Communion des saints », de « Communion spirituelle
», de « Communion avec l’au-delà », de «
Communion des esprits ».
Madame Monnier n’entendra plus jamais la voix de son fils. Cependant,
le lundi 5 août 1918, elle perçut intérieurement un commandement
que son fils lui donnait :
- « Ne pense à rien ! Ecris ! ».
Elle cherche un crayon, ne trouve pas de papier à lettres, prend un petit
carnet de comptes et elle écrit :
- « Oui, c’est moi qui t’ai demandé d’écrire.
Je crois que par ce moyen nous arriverons à communiquer bien plus facilement.
Je suis si heureux de pouvoir te parler comme autrefois… ( je le faisais
bien, mais tu n’entends pas toujours ! )
Il y aura parfois des idées changées par ta conception des choses
; mais certainement, plus nous écrirons, plus cela deviendra rare. J’ai
des amis qui correspondent ainsi avec les leurs, couramment et constamment ;
ils me conseillent d’essayer ; cela se perfectionne assez rapidement.
Laisse ton esprit vide de tout ce qui peut te préoccuper… »
Le témoignage de Madame Monnier sur la façon dont ces messages
lui parvenaient est bien sûr très intéressant. Voici un
extrait d’une lettre qu’elle écrivit le 8 février
1944 ( alors que son fils ne lui avait plus rien transmis depuis le 9 janvier
1937 ) au Révérend Père Sanson, prêtre de l’Oratoire,
prédicateur de Notre-Dame :
- « … Au début de ces messages, j’ai prié, ardemment
prié Dieu de ne pas me laisser tromper les âmes par le fait que
je me tromperais moi-même. Mais très vite, je me suis rendu compte
que, pour obéir à la demande de Pierre : « Ne pense à
rien, prends un crayon, écris ! » je m’annulais presque matériellement.
J’écrivais sans hésitation, sans réflexion, sans
savoir ce que j’écrivais. Il y avait beaucoup de termes que j’ignorais.
Je tiens à ajouter ceci : il n’y a dans les messages ni une pensée,
ni une explication, ni une parole qui ne me soit dictée. Tout cela vient
sans que mon esprit y prenne part. Je ne sais pas ce que j’écris
aussi longtemps que je n’ai pas signé : Pierre. Quand je relis,
c’est une chose nouvelle pour moi du premier au dernier mot ».
Pour un faciliter l’abord de ces livres remarquables, je signale la présence d’un « Index analytique » très bien fait et très détaillé à la fin des volumes I, II, III, IV, V et VI ; par exemple, après la page 454 du volume I, on trouve un Index comportant des pages numérotées de 1 à 50, avec des termes comme « Aimer », « Âme », « Disparus », « Egoïsme », « Evolution », « Jugement », « Liberté », « Melchisédech », « Mort » ( et « seconde mort » ), « Volonté » etc… A la fin de chaque volume, il y a bien sûr un Index différent. Par contre, il n’y a pas d’Index à la fin du Volume VII, peut-être parce qu’il ne comporte que 119 pages.
Ces « Lettres » venues d’ailleurs composent un vaste message
destiné aux chrétiens, plus spécialement aux protestants
et aux catholiques : il leur est dit de s’écouter, de dépasser
les limites des uns et des autres. Jean Prieur tente de résumer cela
ainsi :
« S’il fallait définir la doctrine de Pierre, je proposerais
cette formule : c’est un catholicisme épuré, repensé
par une intelligence protestante ; c’est une étonnante synthèse
des deux religions, prenant dans chacune ce qu’elle a de meilleur ».
Il serait vraiment très souhaitable que l’étude attentive
de ces « Lettres de Pierre » se développe dans les pays où
catholiques et protestants s’affrontent encore aujourd’hui ; je
pense bien sûr en premier lieu à nos amis anglais et irlandais.